Un entretien avec Christian Bobin ( les racines du ciel, Frédéric Lenoir et Leili Anvar )
avec un filigrane son dernier livre l'homme joie
on peut être poussière et avoir cette absence de soucis, cette nonchalance
( de la feuille morte roulée par le vent )
la mélancolie a une douceur très persuasive
elle a sans doute une très bonne saveur, dans un premier temps
dans l'enfance,
j'étais un enfant assez sage, derrière la vitre
j'acceptais qu'il ne se passe rien
attendre sans attente
une attente presque désabusée, une attente creuse
presque l'état d'un enfant abandonné
imaginez quelqu'un qui vient vers vous avec confiance
et avec une sorte de joie
les enfants, ils savent faire çà,
imaginez que ce soit un adulte,
car après tout c'est possible
la poésie, elle défie la mort de venir et de prendre ce qui importe
ce qui était refusé au départ peut être donné après
pour certains, le premier matin viendra après beaucoup de nuits
vous avez raison, il faut que les choses soient données
j'aimerais que mes livres donnent ce qu'on m'a donné
vivre çà suffit
cette leçon peut vous être donnée à tout moment
l'apanage du désordre de la vie
le grand désordre des filiations
la vie dément toutes nos constructions
c'est assez dur, c'est assez drôle
pour enflammer, il faut être froid
je parle là de l'écriture
ce qui continue à s'entendre même quand il n'y a plus que le silence
les fleurs, des propositions faites au néant
la réponse éteint le feu de la question
le monde tombe à une lenteur incroyable
un nomadisme de l'âme
au tout moment..
merci space
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