ce qui m'a frappé avant tout, c'est l'histoire du rabbin que De Mello raconte pour illustrer
ce qu'il explique ( Dieu ne fera rien pour vous de ce que vous pouvez faire par vous-même ) :
the rabbi : "give me a break!"
God : "but you ! give me a break !" "buy a ticket !"
le rabbin : "Dieu, donne moi une chance ! Dieu : "mais donne moi une chance, toi ! " " achète un billet !"
j'ai parcouru sur Youtube différentes version du standard de jazz Lullaby of birdland, "berceuse au pays des oiseaux",
c'est réjouissant d'écouter cette variété d'interprétations !
je vous en propose quelqu'unes ici.
il y a d'abord les versions de référence de Sarah Vaughan et d'Ella Fitzgerald les classiques ...
George Shearing, le créateur de la chanson en 1952 ( écrite en l'honneur de Charlie Parker "Bird" et du club de jazz Birdland à New York ),
ici une version instrumentale, excellente pour chanter accompagné :
le duo Diede and Hester, le quart d'heure de l'amour et de l'humour :
Nikki Yanofsky, une jeune canadienne de 18 ans, très bien accompagnée :
Amy Winehouse, nouvelle version de référence, pleine de fougue :
la liste complète de la sélection, ( il y aussi Bobby Mac Ferrin, des japonaises, d'autres versions avec George Shearing ):
Comme le disait Maharaj :
"Vous voudriez quelque chose comme une extase perpétuelle. Les extases viennent, puis s'en vont par nécessité, parce que le cerveau humain ne peut pas en supporter la tension longtemps. Une extase prolongée consumerait votre cerveau, à moins qu'il ne soit extrêmement pur et subtil. Dans la nature, rien ne dure, tout y est pulsation, apparition et disparition..." Nisargadatta Maharaj
Une expérience - si belle soit-elle - ne peut pas être notre vraie nature, car une expérience passe, pas notre vraie nature.
L'attente nous empêche d'être ouvert à la réalité qui est déjà ici, maintenant. Elle nous projette vers un futur imaginaire et lointain.
Il s'agit au contraire de ramener notre attention dans le présent. Il n'y a rien à attendre; il suffit de voir ...à partir du rien.
"Cette attente d'un événement unique, dramatique, d'une explosion étonnante, ne fait qu'empêcher et retarder votre réalisation. Vous n'avez pas d'explosion à attendre" Maharaj
Nous pensons aussi que la réalité que nous vivons maintenant, cette conscience ordinaire est bien trop ordinaire pour être digne de cet éveil que nous cherchons. Nous voulons une conscience plus haute, supérieure.
Mais c'est précisément cette lassitude de la conscience ordinaire qui nous empêche de réaliser son mystère et sa nature.
Soyons attentif au simple fait d'être conscient; sachons nous étonner du fait d'être, non pas d'être quelqu'un, non pas d'être un individu, non pas d'être un homme ou une femme, mais étonnons-nous juste d'être. Laissons ce mystère d'être, si ordinaire, nous révéler son enseignement.
Douglas Harding lui aussi distinguait les expériences de crêtes (les expériences mystiques) et la vision de notre vraie nature ; voici une de ses introductions à une semaine de stage :
"Si vous me dites : « voir c’est très joli, mais je ne ressens rien, je n’ai pas de merveilleuses expériences mystiques », je vais vous dire : « Moi non plus. Simplement je vois cela et c’est tout à fait ordinaire, c’est tout à fait calme et tranquille. Rien d’extraordinaire ».
Nous ne disons pas que les cloches du ciel qui sonnent, l’amour, la joie, tout ceci ne soit pas merveilleux. Bien sûr c’est merveilleux. Le problème avec ces choses là c’est que nous ne pouvons pas les provoquer à volonté. Elles vont et viennent selon la grâce de Dieu.
Mais ce qui est toujours accessible, c’est de voir à partir de quoi je regarde, ceci est le roc sur lequel je peux fonder quelque chose de solide. C’est le roc sur lequel l’amour et la compréhension peuvent pousser et fleurir merveilleusement. Alors il faut être clair là dessus et ne pas penser que cette semaine nous aurons une expérience mystique extraordinaire. Bien sûr, si cela arrive, félicitations. Mais ça n’est pas le but. Le but ce n’est pas d’avoir une expérience de crête, parce que les expériences de crête, les pics, les sommets, il est très difficile de s’asseoir dessus, à un moment on risque de glisser d’un côté ou de l’autre. C’est une expérience de vallée.
Cette vision de ce qui regarde en nous, c’est beaucoup plus une expérience de vallée. Vous pouvez vous asseoir dans une vallée, pas sur un pic. Il faut s’en souvenir."
L'expérience de la vallée n'est pas même une expérience mais la source de toutes nos expériences, un sol, un roc, un rien, et un tout.
Juste là, à la base de notre vie si ordinaire, se trouve la simplicité de notre vraie nature, parfaitement évidente.
Un entretien avec Christian Bobin ( les racines du ciel, Frédéric Lenoir et Leili Anvar ) avec un filigrane son dernier livre l'homme joie
on peut être poussière et avoir cette absence de soucis, cette nonchalance ( de la feuille morte roulée par le vent ) la mélancolie a une douceur très persuasive elle a sans doute une très bonne saveur, dans un premier temps dans l'enfance, j'étais un enfant assez sage, derrière la vitre j'acceptais qu'il ne se passe rien attendre sans attente une attente presque désabusée, une attente creuse presque l'état d'un enfant abandonné imaginez quelqu'un qui vient vers vous avec confiance et avec une sorte de joie les enfants, ils savent faire çà, imaginez que ce soit un adulte, car après tout c'est possible la poésie, elle défie la mort de venir et de prendre ce qui importe ce qui était refusé au départ peut être donné après pour certains, le premier matin viendra après beaucoup de nuits vous avez raison, il faut que les choses soient données j'aimerais que mes livres donnent ce qu'on m'a donné vivre çà suffit cette leçon peut vous être donnée à tout moment l'apanage du désordre de la vie le grand désordre des filiations la vie dément toutes nos constructions c'est assez dur, c'est assez drôle pour enflammer, il faut être froid je parle là de l'écriture ce qui continue à s'entendre même quand il n'y a plus que le silence les fleurs, des propositions faites au néant la réponse éteint le feu de la question le monde tombe à une lenteur incroyable un nomadisme de l'âme au tout moment..
Un film d'une demi heure sur la vie et l'oeuvre de Douglas Harding,
le créateur de la vision sans tête( si vous ne savez pas ce que c'est, voilà l'occasion de découvrir .. )
film monté par Richard Lang, en anglais, ( bientôt en français )
notre système de gouvernance actuel en France et en Europe est-il une démocratie ?
est ce que le tirage au sort est le point-clé de la démocratie ?
conférence d'Etienne Chouard et Myret Zaki, organisée par le journal suisse La cité
bon, çà dure deux heures trente...
si vous n'avez pas le temps, voici brièvement les thématiques :
la situation financière de la Grèce, de l'Irlande a été provoquée par une action concertée de quelques spéculateurs, de quelques hedge-fund
depuis les années 70, les états ont abandonné la possibilité de se financer à taux 0 auprès de leur banque centrale et sont maintenant contraints de négocier leur dette sur les marchés financiers, de manière non nécessaire, juste dans l'intérêt des puissances financières
le système politique actuel n'est pas la démocratie mais le gouvernement représentatif nous élisons un personnel politique qui est choisi au préalable par une minorité de l'argent ( cf l'argent dépensé pour les campagnes électorales ) et qui n'a aucune autonomie par rapport aux puissances économiques,
la ( vraie ) démocratie est caractérisée par le fait que ce sont les citoyens qui votent pour les lois, directement, sans intermédiaires
comme dit Etienne Chouard, nous élisons nos maîtres pour faire ce qu'ils veulent pendant 5 ans ils ne doivent rien aux électeurs, juste l'obligation de mentir (..) nos maîtres ne servent pas l'intérêt public mais les banques, (..) il faut sortir de la cage de l'élection..
la démocratie athénienne ( qui a perduré pendant 200 ans ) reposait sur le tirage au sort des personnages clés de la cité
ce tirage au sort est absolument nécessaire pour former les assemblées constituantes, les hommes de pouvoir étant les derniers à qui l'on devrait laisser écrire les constitutions des états
avant la révolution française, tous les penseurs politiques voyaient le tirage au sort comme un point clé de la démocratie
une constitution peut être écrite par de simples citoyens, les enjeux sont assez simples à comprendre, les principes tiennent sur les doigts de deux mains pour organiser les contre-pouvoirs et éviter les abus de pouvoir
pour poursuivre la réflexion
ou avoir une présentation plus structurée et faire connaître la proposition d'Etienne Chouard :
J'ai trouvé cette phrase aux accents métaphysiques dans un article de la très jolie revue France Culture Papiers, numéro 3 ( "la première radio à lire ")
un entretien entre Charles Dantzig et Jacques Drillon autour de la ponctuation :
- Comment la ponctuation est elle apparue ?
- La première étape a été d'introduire des espaces entre les mots. Pendant très longtemps, ils sont restés "collés" les uns aux autres. On peut donc considérer que le blanc est le premier signe de ponctuation (..) on trouve encore des exemples de scriptia continua, l'écriture sans blanc entre les mots jusqu'au VIII° siècle en Angleterre
Un post d'actualité par Viktor Huliganov, notre professeur de russe préféré,
une vidéo de 2006
il dit très justement, que la fin du monde, c'est pour nous la fin du monde individuel
quand nous avons perdu les êtres chers et que nous ne nous sentons plus utiles à rien.
ou quand un être cher nous dit bye bye Avant tout.
La fin du monde dont on entend parler ces jours-ci
It comes when you don't expect it
Elle vient quand vous ne l'attendez pas..
Le professeur Viktor Huliganov ( est ce que c'est son vrai nom ?!? ) est inénarrable.
Les séances se déroulent en anglais
Elles sont assez courtes, très bien structurées, drôles
et se terminent par quelques blagues russes ( en anglais )
et une chanson que le professeur chante lui-même !
Je commence tout de suite à apprendre le russe !!
Ici, une leçon sur le datif qui se termine par la chanson kak molody my bily :
Les russes utilisent beaucoup le datif et donc pour "faire" russe, il faut pratiquer cette structure.
En gros, au lieu de dire j'ai faim, ils vont préférer dire : à moi, la faim vient. On appelle çà la forme impersonnelle.
Je trouve le personnage très convainquant comme professeur et tout à fait désopilant, un vrai personnage de bande dessinée !
Une chanson russe très populaire ( en Russie..!) chantée par le baryton Dmitri Hrovostofsky musique d'Aleksandra Pakhmutova et paroles de Nicolai Dobronravov Le titre de la chanson pourrait se traduire en français : comme nous étions jeunes..
Galina Vitchevskaia décédée récemment
dans une mélodie de Tchaikhovski, atchevo ( pourquoi ? en russe )
Elle est accompagnée au piano ( en 1969 ) par son mari le violoncelliste Mstislav Rostropovitch
ci dessous, un concert de mélodies de Tchaikhovski en 1964,
même accompagnateur
une heure de concert,
si vous avez quelques minutes écoutez les deux premières mélodies
Un soir d’hiver, un vieil homme de la nation Cherokee se réchauffe doucement au coin du feu alors qu’entre brusquement Tempête-de-vent, son petit-fils. Il est de nouveau très en colère. Son jeune frère s’est montré encore injuste envers lui.
- Il m'arrive aussi, parfois, dit le vieillard, de ressentir de la haine contre ceux qui se conduisent mal et surtout qui n’expriment aucun regret. Mais la haine m'épuise, et à bien y penser ne blesse pas celui qui s’est mal conduit envers moi. C'est comme avaler du poison et désirer que ton ennemi en meure. J'ai souvent combattu ce sentiment, car j’ai appris que la bataille entre deux frères, comme à l’intérieur d’une même nation, est toujours une bataille entre deux loups à l’intérieur de soi.
Le premier est bon et ne fait aucun tort. Il vit en harmonie avec tout ce qui l'entoure et ne s'offense pas lorsqu'il n'y a pas lieu de s'offenser. Il combat uniquement lorsque c'est juste de le faire, et il le fait de manière juste.
Mais l'autre loup, hum…. celui-là est plein de colère. La plus petite chose le précipite dans des accès de rage. Il se bat contre n'importe qui, tout le temps et sans raison. Il est incapable de penser parce que sa colère et sa haine prennent toute la place. Il est désespérément en colère, et pourtant sa colère ne change rien.
Et je peux t’avouer, Tempête-de-vent, qu’il m’est encore parfois difficile de vivre avec ces deux loups à l'intérieur de moi, parce que tous deux veulent avoir le dessus.
Le petit-fils regarde attentivement et longuement son grand-père dans les yeux
et demande :
- Et lequel des deux loups va gagner, grand-père ?
Le grand-père cherokee sourit et répond simplement :
- Celui que je nourris.
Légende transcrite par Gilles-Claude Thériault merci Joelle
Henri Salvador dans une chanson de l'album Tant de temps produit par Benjamin Biolay Album publié en Septembre 2012 ... quatre ans après son décès.. Album et chanson qui apparaissent comme un pied de nez du chanteur :
On reconnait bien Henri Salvador dans cette chanson bien qu'il n'en ait écrit ni les paroles, ni la musique ( de Francis Maggiuli ). Un 7 dans l'énnéagramme, l'épicurien de l'interview de Catherine Salvador, je retiens ceci : Benjamin ( Biolay ) savait que pour Henri, Ravel était le sommet merci Ipapy
Voici quelques documents et informations concernant l'ennéagramme, cette typologie psychologique en 9 types que je trouve particulièrement éclairante ( et amusante.. ) : un petit mémo très informel fait par Patrica Schultz et moi-même :
Un article de la revue Synodies par Béatrice Lateur très bien fait et qui donne beaucoup en quelques pages :
Pour terminer, une courte bibliographie ( pour commencer ! ) : René de Lassus, l'ennéagramme, les 9 types de personnalités, éditions Marabout, 1997 ( édition de poche, peu onéreux et très bien fait ) Helen Palmer, l'ennéagramme, éditions Vivez Soleil, 1995 ( la grande prêtresse de l'ennéagramme aux Etats-Unis, je n'aime pas beaucoup les traductions mais incontournable ) Fabien et Patricia Chabreuil, le grand livre de l'ennéagramme, éditions Eyrolles, 2009 ( une référence en France, synthétique ) et : le forum de Fabien et Patricia Chabreuil ( avec des rubriques pour chaque type !! ) autres articles du blog sur l'énnéagramme
une mélodie de Kurt Weil, "es regnet", il pleut Eric accompagné au piano par Sandy Plissonneau concert du 29 Octobre 2012, à l'issue de la master-class de Richard Rittelmann à La Baule
texte de Kurt Weil et Jean Cocteau
es regnet sagt das Fenster Glass es sagt nur was es denkt lass uns zusammen weinen
zusammen weinen il pleut dit la vitre de la fenêtre elle dit seulement ce qu'elle pense : pleurons ensemble
pleurons ensemble
une chanson de Raphaël, caravane Bruno Bussignies accompagné à la guitare par Danielle Léonard soirée ouverte musique à Magnac-Laval ( Haute Vienne ) le 3 Novembre 2012
(..) c'est le bon dieu qui nous fait c'est le bon dieu qui nous brise (..) je suis né dans cette caravane et nous partons, allez viens ah ce que ma peau est la seule que j'ai que bientôt mes os seront dans le vent je suis né dans cette caravane et nous partons, allez viens... allez viens
...
Venise cuisses dans l'eau, déjà un titre poétique et étonnant pour ce port-folio du Monde d'il y a quelques jours Venise s'est retrouvé inondée jusqu'aux cuisses Avec des situations pour le moins étonnantes, comme sorties d'un rêve, ( pourquoi pas une petite brasse sur la place St Marc ? ) :
on pourrait croire à un photomontage, avec aussi l'écho du réchauffement climatique et de l'insouciance qu'elle suscite chez nous... vivons-nous dans un rêve, est ce bien la réalité ? et aussi meeting entre amis, toujours sur la place St Marc :
rencontre improbable du sublime palazzo San Marco et d'une banale après-midi de tourisme
une video avec Franck Terreaux autour de la vision sans tête :
- c'est déjà là, avant même l'idée d'y penser - qu'est ce qui est déjà là ? - la vision de ce qui est, rien de plus !
qu'il soit là ou pas là, çà voit quand même
la personne pour la voir, il faut se l'imaginer...
- comment vous, vous voyez vous la vie, la vie de manière générale ?
- la vie c'est vous en train de me poser des questions, la sensation de la chaise, la fraicheur de l'automne entrant par la fenêtre etc.. etc..
un bout d'entretien en plein air, Stephen Jourdain avec Gilles Farcet la précision de l'intelligence et de la sensibilité
Jouer à l'extase, jouer au gendarme et au voleur, c'était de même essence C'était simplement par discrétion que les gens n'en parlait pas, n'en faisait pas état.. En position de non-refus et d'adhésion avec moi-même Aimer non pas mon semblable car c'est une abstraction, on n'aime pas des abstractions mais aimer des gens concrets passionnément Une culmination de l'intelligence et de la sensibilité La vie humaine qui entre en collision avec elle-même L'homme téléscope l'homme dans son entier, "le type tout entier" La chose terrestre qui s'épouse elle-même
Mooji, en anglais,
si vous ne comprenez pas l'anglais, vous pouvez l'écouter tout de même ..
et comprendre... !
stay as the Self
difficile à traduire : tenez vous en tant que Soi
sensibility should not be at the foreground of the consciousness
la sensibilité ne doit pas être à l'avant-plan de la conscience,
la sensibilité n'est pas à rejeter, elle fait partie du parfum du Soi
mais lui accorder trop d'importance revient à nous accorder trop d'importance à nous-mêmes ( en tant que "petite" personne )
- Et toi, tu crois à la vie après l’accouchement ?
- Bien sûr. C’est évident que la vie après l’accouchement existe. Nous sommes ici pour devenir forts et nous préparer pour ce qui nous attend après.
- Pffff... tout ça, c’est insensé. Il n’y a rien après l’accouchement ! A quoi ressemblerait une vie hors du ventre ?
- Eh bien, il y a beaucoup d'histoires à propos de "l'autre côté"... On dit que, là-bas, il y a beaucoup de lumière, beaucoup de joie et d'émotions, des milliers de choses à vivre... Par exemple, il paraît que là-bas on va manger avec notre bouche.
- Mais c’est n’importe quoi ! Nous avons notre cordon ombilical et c’est ça qui nous nourrit. Tout le monde le sait. On ne se nourrit pas par la bouche ! Et, bien sûr, il n’y a jamais eu de revenant de cette autre vie... donc, tout ça, ce sont des histoires de personnes naïves. La vie se termine tout simplement à l’accouchement. C'est comme ça, il faut l'accepter.
- Et bien, permets moi de penser autrement. C'est sûr, je ne sais pas exactement à quoi cette vie après l’accouchement va ressembler, et je ne pourrais rien te prouver. Mais j'aime croire que, dans la vie qui vient, nous verrons notre maman et elle prendra soin de nous.
- "Maman" ? Tu veux dire que tu crois en "maman" ??? Ah ! Et où se trouve-t-elle ?
- Mais partout, tu vois bien ! Elle est partout, autour de nous ! Nous sommes faits d'elle et c'est grâce à elle que nous vivons. Sans elle, nous ne serions pas là.
- C’est absurde ! Je n’ai jamais vu aucune maman donc c’est évident qu’elle n’existe pas.
- Je ne suis pas d’accord, ça c'est ton point de vue. Car, parfois lorsque tout devient calme, on peut entendre quand elle chante… On peut sentir quand elle caresse notre monde. Je suis certain que notre vraie vie va commencer après l’accouchement...
une jolie phrase entendue dans une émission de radio sur la littérature du Nord de l'Europe ( dont je n'ai pas retrouvé la trace )
une phrase extraite d'une saga médiévale ( norvégienne ? ou islandaise ? )
elle exprime ce que nous ressentons lorsque nous marchons depuis longtemps solitaire dans les étendues du grand Nord et que que nous y croisons soudainement un être humain...
Un très joli livre que ce saut dans le vide, de la philosophie à la mystique de José Le Roy. Très élégant, avec des "articles" de quelques pages, illustrant la présence de l'intuition mystique chez les philosophes et les écrivains. Parcours très varié et percutant. Je vous donne ici un extrait d'un des articles intituléla vraie philosophie et l'éveil. Il défend la philosophie comme approche de l'éveil contre la pratique du doute permanent et le scepticisme généralisé. NB : c'est moi qui est mis en gras certaines parties du texte.
La vraie philosophie et l’éveil
[ Un article] contre la notion de philosophie comme problématisation de notions. La tendance
actuelle pour défendre la philosophie dans les lycées : « La philosophie
n’est pas un savoir comme les autres, elle n’est pas un savoir mais une
pratique de l’interrogation ». Par exemple, Raphaël Enthoven :
« L’utilité première de la philosophie, c’est de répondre à une question
par une autre question. » Pratiquement aucun philosophe ne souscrirait à
un tel programme ! (..)
Seul le scepticisme pourrait souscrire à une telle définition de
la philosophie. Les philosophes ne se contentent pas de poser des questions : ils donnent
des réponses. [ Il cite Fichte ( p295 ) ] : « Il est commode de couvrir
du nom ronflant de scepticisme le manque d’intelligence. Il est agréable de
faire passer aux yeux des hommes ce manque d’intelligence qui nous a empêché de
saisir la vérité pour une pénétration merveilleuse d’esprit, qui nous révèle
des motifs de doute inconnus et inaccessibles au reste des hommes. » [ En
note de bas de page, il donne un éclairage de Luc Ferry : ] « La classe
de philosophie a été crée par Napoléon en 1806 dans une perspective très
précise ; il s’agit en vérité non pas de cours de philosophie mais
d’instruction civique pour permettre aux jeunes gens de devenir des citoyens
(..) ëtre capable de réfléchir, c’est à dire avoir un esprit critique,
argumenter et comparer (..) Cette activité d’esprit critique n’a strictement
aucun rapport avec la philosophie [ esprit critique très utile certes, y compris au sein de la philosophie ] (..) Le « job » de la philosophie
consiste à répondre à la question de la « vie bonne ». philosophia en
grec, l’amour de la sagesse. La sagesse, c’est la victoire sur les peurs qui
nous empêche de bien vivre. »
Et Frithof Schuon : « L’amour de la sagesse est la science de tous
les principes fondamentaux : cette science opère avec l’intuition qui
« perçoit » et non avec la seule raison qui « conclut »
(..) l’essence de la philosophie est la certitude ; pour les modernes au
contraire, l’essence de la philosophie est le doute.(..) La solution du
problème de la connaissance – si problème il y a - ne saurait être ce suicide
intellectuel qui est la promotion du doute ; c’est au contraire le recours
à une source de certitude qui transcende le mécanisme mental, et cette source –
la seule qui soit - est le pur Intellect ou l’Intelligence en soi.»
Ainsi Schuon montre que la philosophie moderne, parce qu’elle ne connaît plus
l’intuition intellectuelle et se limite à la raison discursive ne peut plus
découvrir aucune certitude ni vérité et fait ainsi du doute l’essence de la
philosophie.
[ p 298 ] La
philosophie n’est pas seulement un art de disserter et de créer des systèmes
mais un véritable chemin d’éveil, un chemin de vision.
Cette
distinction entre le philosophe et le philodoxe ( celui qui n’est que
dialecticien ) est très clairement établie par Al Suhrawardi ( 1150-1191 )
philosophe et mystique perse musulman. Il classe les philosophes selon qu’ils
pratiquent seulement la recherche dialectique, qu’ils sont dans l’expérience
mystique pure, ou qu’ils rassemblent les deux et sont [ selon lui ] les hommes «parfaits»
Redonner
son statut à la philosophie, à la certitude intellectuelle, à l’intuition
intellectuelle « qui transcende le mécanisme mental », c’est une des
tâches que s’est donné José Le Roy ( prolongeant Douglas Harding ) et qu’il mène à bien
magnifiquement dans ce livre.
Le texte qui suit est devenu très célèbre au travers d'un discours de Nelson Mandela
ce qui a fait qu'il a été attribué à l'homme politique sud-africain.
J'ai appris récemment que ce texte n'était pas de lui ( par Olivier Clerc dans sa liste de lecture sur Amazon ), mais de Marianne Williamson, extrait de A Return to Love : Reflections on the
Principles of "A Course in Miracles"
Notez bien : c'est moi qui ai mis certains passages en gras.
Our deepest fear is not that we are
inadequate.
Our deepest fear is that we are powerful
beyond measure.
It is our light, not our darkness that most
frightens us.
We ask ourselves, Who am I to be brilliant,
gorgeous, talented, fabulous?
Actually, who are you not to be? You are a
child of God.
Your playing small does not serve the
world.
There's nothing enlightened about shrinking
so that other people won't feel insecure around you.
We are all meant to shine, as children do.
We were born to make manifest the glory of God that is within us. It's not just
in some of us; it's in everyone.
And as we let our own light shine, we
unconsciously give other people permission to do the same.
As we're liberated
from our own fear, our presence automatically liberates others.
Notre peur la
plus profonde
n'est pas que nous ne soyons pas à la
hauteur,
Notre peur la
plus profonde
est que nous soyons puissants au-delà de
toute limite.
C'est notre
propre lumière
et non pas notre obscurité qui nous effraie
le plus.
Nous nous posons la question :
« Qui suis-je, moi, pour être brillant,
talentueux et merveilleux ? »
En fait, qui
êtes-vous pour ne pas l'être ?
Vous êtes un enfant de Dieu.
Vous restreindre et vivre petit ne rend
pas service au monde,
L'illumination n'est pas de vous rétrécir
pour éviter d'insécuriser les autres,
Nous sommes nés pour rendre manifeste la
gloire de Dieu qui est en nous,
Elle ne se trouve pas seulement chez
quelques élus :
elle est en chacun de nous,
et au fur et à mesure que nous laissons
briller notre propre lumière,
nous donnons inconsciemment aux autres la
permission de faire de même.
En nous libérant de notre propre peur,
notre présence libère automatiquement les
autres...
Une interview-documentaire sur la pianiste Hélène Grimaud à la télévision canadienne, avec son regard de loup :
Le personnage n'est pas complètement sympathique, mais quelle passion, quelle intensité ! Quelques paroles marquantes de l'entretien : L'art n'est pas un luxe mais une nécessité
Il ne faut jamais sous-estimer la puissance de l'élan
Célébration-Exploration, c'est la démarche proposée par Jean Klein pour la pratique du yoga ( ou toute pratique d'ailleurs ) comme le rappelle David Dubois. Nous célébrons la vie, la profusion de la forme et des formes, la splendeur du moment présent et nous explorons aussi cette profusion, cette splendeur avec curiosité, humour et étonnement. Du moins, nous essayons... ... mais nous n'avons pas le choix !! et aussi : c'est la compréhension qui conduit à la pratique, non la pratique qui conduit à la compréhension
Je vous mets dans cet article un extrait du livre de Jean Bouchart d'Orval, Reflets de la splendeur, le shivaisme tantrique du Cachemire. Ce livre fait une présentation du sivaisme du Cachemire, un courant de la pensée indienne tout à fait remarquable, représenté entre autres par le grand penseur Abhinavagupta ( Xème siècle ). Cette métaphysique et cet art de vivre très riches ne sont pratiquement pas connus en Occident, ni d'ailleurs en Inde.
Le livre est assez érudit mais néanmoins très abordable pour une personne intéressée par le sujet. Cet extrait que je vous cite traite du vide ( ou des vides ?), je le trouve particulièrement éclairant et il permet aussi il me semble d'entrevoir la subtilité extraordinaire de cette pensée.
Certains concepts sont donnés avec leur nom en sanskrit. La Splendeur désigne le divin ( ou la Conscience ). Le système Krama est un courant du sivaïsme du Cachemire. C'est moi qui ai mis certains passages en caractère gras.
(p176)
L’état de veille tel que nous le vivons manque de clarté. La
voie de retour vers la liberté-spontanéité de la Splendeur prend la forme d’un
discernement, d’une clarté directe et puissante. Un discernement total et
fulgurant n’est pas impossible pour tout être humain doté d’un système nerveux
en bon état, mais cela demeure tout à fait exceptionnel. Chez la plupart, le
discernement surgira plusieurs fois, à plusieurs niveaux, en des prises de
conscience de plus en plus englobantes remontant en sens inverse le chemin de
la manifestation. On
comprendra que pour l’être qui voyait à tort des objets séparés, la réalisation
qu’il n’en est rien prend d’abord la forme d’un retrait, d’un vide. Il en va de
même quand se dissout l’illusion d’une connaissance séparée puis plus tard,
d’un sujet conscient. Chaque fois qu’on réalise que ce qu’on croyait bien réel
ne l’est pas, un vide apparaît. Mais chaque fois, il s’avère que cette
impression de vide était temporaire et non fondamentale.Comprendre ce mécanisme et bien saisir ce que veut dire le vide est la clé de
la démarche proposée par le système Krama qu’on appelle la ronde des Kalis.
Le vide et
la fonte des résidus
Pour les
maîtres du shivaisme non duel du Cachemire le vide est toujours relatif.
Abhinavagupta répugne à parler du vide et préfère toujours mettre l’accent sur
la Conscience.Cela se comprend aisément, car le vide absolu n’existe pas.
Peut-on dire que le vide existe s’il n’est pas connu ou reconnu ?Et s’il
l’est, alors ce ne peut être le vide absolu, puisqu’il y a une Lumière
consciente pour le connaître. Le Krama accepte la notion de vide, mais uniquement
comme instrument pédagogique.Le vide apparaît au moment où nous réalisons la nature discontinue d’un
monde que nous nous plaisions depuis toujours à imaginer continu. Il y a
donc autant de niveaux de vide qu’il existe de niveau de croyance en ceci ou
cela : monde objectif, monde notionnel et monde du sujet conscient.
La Lumière consciente ( La splendeur ou Siva ) est plénitude
indifférenciée. Dans sa toute-puissante liberté elle se révèle en se niant –
c’est à dire en se voilant elle-même – en tant que lumière indifférenciée. On
appelle énergie d’illusion ( mayasakti ) ce pouvoir de recouvrement du soi qui
suscite la diversité à l’intérieur de l’Unique. Mais cela est possible parce
que la Lumière consciente n’est pas « quelque chose » en soi, parce
qu’il n’y a tout simplement pas de choses.Ce vide absolu de choses et de catégories(
sunyatisunya, « le vide par dessus tout vide » )permet la manifestation du monde
qui demeure toujours une parfaite intériorité( le Ein Sof de la Kabbale
hébraïque )
(p177)
Mais le vide absolu est plus que l’absence de
« choses » extérieures : il est dynamique.(..) La multiplicité
du monde, en somme, est le signe même de la non-dualité, elle est sa
conséquence, sa mise en œuvre, son déploiement. L’Incomparable se retire en
tant qu’Incomparable, engendrant un vide fertile où fleurit le monde. Ce vide
de choses joue un grand rôle dans la manifestation et il est tout aussi
important dans le chemin de retour, celui de la libération de l’être humain.
Le
vide est relatif, disions nous :il survient lorsque l’image qu’on se faisait de la
réalité s’effondre.Comme la mémoire ne peut trouver dans ses fichiers aucun objet
correspondant à ce retrait, les mots « rien » ou « vide » (
sunya ) sont utilisés. On peut en rester là : après avoir nommé cet état,
on peut s’en déclarer satisfait. C’est ce que nous faisons la plupart du temps : emprunter le chemin
battu et rebattu de l’affaissement de l’attention. Vide est le mot de la
mémoire pour dire : « je ne sais pas ».Ce vide
se présente à nous sans arrêt : à la fin d’une expérience agréable, à la
fin d’une relation, à la perspective de la mort, quand une pensée nous quitte
ou quand on délaisse un objet perçu. Bien que le vide s’offre à nous à chaque instant, la
plupart du temps nous laissons passer l’occasion et nous nous ruons vers le prochain
objet, la prochaine pensée ou le prochain projet pour meubler le vide qui
menace de se creuser davantage si on s’y attarde.