suite du bel article d'Emmanuel Desjardins dans la revue "troisième millénaire",
n° 94 intitulé "crise et conscience"
deuxième série d'extraits de cet article :
[ et : ] les remparts les plus subtils et les plus pernicieux que nous créons sont
d'ordre psychologique
A propos du personnage de Bélise dans "les femmes savantes" de Molière :
Bélise possède une explication à tout, si bien que la réalité n'a plus aucune chance de l'atteindre. Elle a élaboré une théorie irréfutable qu'aucun fait ne peut jamais démentir.
[ C'est intéressant de remarquer que la théorie peut servir à démentir la réalité, le contraire de ce qu'elle prétend être justement ! On peut même aller plus loin, provocation ! en se posant la question si la théorie ne sert pas toujours à démentir la réalité ! ]
Le progrès technique contient la promesse de nous prévenir absolument contre
toute souffrance (.. ) c'est la raison pour laquelle pour beaucoup d'occidentaux aussi bien la science que le progrès technique et la croissance économique sont intouchables même quand ils dysfonctionnent manifestement.
(..) Nous réagissons par l'indignation et la culpabilité qui nous paraissent être des réponses adéquates à tant de souffrance mais qui sont en fait des formes d'évitement.
[ Cà je trouve çà très fort, de reconnaître l'indignation et la culpabilité comme des formes d'évitement ! d'abord l'indignation qui nous donne bonne conscience, ensuite la culpabilité qui nous donne mauvaise conscience. Entre la bonne conscience et la mauvaise conscience, la conscience tout court, sans jugement. ]
[ On peut aussi remarquer que l'indignation comme la culpabilité nous empêchent d'agir, en tout cas d'agir de manière adéquate, ce qui prouve leur composante d'évitement. ]
[ L'indignation et la culpabilité ne sont pas condamnables, elles sont humaines, mais elles ne nous permettent pas de traverser l'illusion, d'y faire face ]
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