coquelicots

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vendredi 29 octobre 2010

relaxation de l'expression

il aimait cette expression (!) :"relaxation de l'expression" que lui avait légué Jean-Marie

dans notre culture qui parle tant du "bien-être", nous poursuivons souvent une détente du corps, avant tout. Il parvenait assez bien à trouver cette détente, y compris parfois dans des situations de stress.
Il lui paraissait bien plus difficile de trouver une détente dans l'expression de lui-même.

cette difficulté était bien ( dans l'ennéagramme ) une problématique de "5" ( l'"observateur" )
certains types avait sans doute plus de facilités pour s'exprimer du moins en société,
mais il voyait bien que pour chacun il y avait toujours tout une série de pièges, de mensonges, de faux-semblants à traverser pour trouver une expression juste et emplie de vérité

on pouvait dire aussi "détente du coeur", "détente de l'esprit"

en disant je fais et en faisant je dis

quelques lignes qui pourraient nous servir de définition de la poésie ( une parmi tant d'autres )
nous parler du caractère organique de la parole, de la pensée qui dans la poésie sont liées au corps, à la vie individuelle, à la "vie" tout court :

"je fais ce que je dis
en disant, je fais et en faisant, je dis"


il aspirait à cette adéquation du geste et de la parole
qui était toujours un horizon,
souvent un horizon ... lointain !

mardi 26 octobre 2010

depuis le pays du sourire

l'air fameux du "pays du sourire" de Franz Lehar "dein ist mein ganzes Herz"
interprété par le baryton Richard Rittelmann accompagné par Sandy Plissonneau au piano
concert à Pornic le 12 Aout 2010



d'autres extraits de concerts lyriques sur le site Médiation Lyrique

samedi 23 octobre 2010

si je suis toi alors qui suis je?

une histoire de Mulla Nasruddin

Mulla Nasreddin habite dans un petit village, mais un jour il doit se rendre dans la grande ville de Bagdad, car un recensement y est effectué. Il n'a pas l'habitude de la ville et il part très tôt le matin sur son âne. Aux abords de la capitale, il rencontre de plus en plus de monde. Il est fasciné et vite épuisé par tout ce trafic et cette agitation, il entre dans une auberge pour passer la nuit. L'aubergiste le mène dans une grande pièce où sont déjà installés une dizaine de personnes.
Mulla Nasruddin s'installe à son tour, mais regarde tout autour de lui, l'air inquiet...
Son voisin lui demande la raison de son inquiétude...
Mulla répond : "Avec toutes ces personnes, comment vais-je faire demain matin pour me retrouver ?"
Son voisin lui dit : "Qu'à cela ne tienne, tu accroches ta gourde à ton pied et demain, lorsque tu te réveilleras celui qui aura la gourde à son pied, ce sera toi !"
Mulla est enchanté par l'idée, remercie son voisin, attache la gourde à son pied et s'endort immédiatement d'un sommeil profond.
Le voisin, farceur, détache la gourde et l'attache au pied d'un autre voyageur, puis il s'endort à son tour.
Le lendemain matin, il est réveillé par les cris de Mulla Nasruddin qui secoue le pauvre bougre, celui qui a la gourde à son pied, en lui disant : "Si tu es moi, alors qui suis-je ?"


ou encore ( j'ajoute ) : "si je suis toi alors qui suis-je ?"
n'est ce pas l'amour qui parfois nous fait nous poser à nous-même cette question ?

tout commence par des erreurs..

Hier, nous avons écouté le fameux "concert de Köln" de Keith Jarett avec toujours cette énergie bondissante
malgré le piano qui est une vraie casserole, particulièrement dans les aigus ( effectivement, au moment du concert, il y avait une grève et ce piano était le seul disponible...  )

J'ai voulu en savoir un peu plus sur le "bonhomme".
J'ai trouvé cet interview sur le net qui m'a frappé par l'acuité des images qu'il donne.
En voici ci-dessous des extraits significatifs, j'ai mis en gras les passages qui m'ont particulièrement frappés.
Certes, ce qu'il propose ne parait pas à la portée de n'importe qui mais je me demande en quoi cet art de l'improvisation dont il parle peut s'appliquer dans la vie "ordinaire"...

Interview de Keith Jarret: " L'improvisation est la seule façon d'être présent et fidèle à soi-même " par Paola Genone, publié le 09/05/2005

interview avec Keith Jarett dans l'Express, Mai 2005

Gurdjieff a influencé Jarrett au point que le pianiste lui a dédié un disque, Sacred Hymns. Gurdjieff enseignait que l'homme «ordinaire» est un être endormi et que seul un travail de méditation lui permet d'atteindre un certain niveau de conscience

La journaliste ( en réponse à la première question de Keith Jarett !! ) : "Je dois donc improviser?"

"Vous avez bien vu ce qui est marqué sur l'affiche accrochée au chêne dans mon jardin :
« Wild life crossing the road ( La vie sauvage traverse le chemin ) »
[ la vie sauvage surgit au travers du chemin ]
- C'est votre manifeste: l'improvisation...
- "Oui. C'est la seule façon d'être présent et fidèle à soi-même"

Au milieu des années 1960, Miles Davis venait écouter tous vos concerts. Un soir, au club Caméléon, à Saint-Germain-des-Prés, il vous a demandé: « Comment fais-tu? Comment peux-tu jouer à partir de rien ? »

Je m'en souviens très bien. Je lui ai répondu que je ne savais pas. Mais, en réalité, la question qui se pose est plutôt de savoir si un musicien conçoit le « rien » comme un « manque de quelque chose » ou comme « un plein » qui surgit spontanément. Quand je me suis assis au piano, lors de ces deux concerts au Japon, je n'avais aucune idée de ce que j'allais jouer. Pas de première note, pas de thème. Le vide. J'ai totalement improvisé, du début à la fin, suivant un processus intuitif. Une note engendrait une deuxième note, un accord m'entraînait sur une planète harmonique qui évoluait constamment. Je me déplaçais dans la mélodie, les dynamiques et les univers stylistiques, pas à pas, sans savoir ce qui se passerait dans la seconde suivante. Mais la musique ne naît jamais de la musique, ce serait comme dire qu'un enfant naît d'un enfant. Rien ne se crée à partir du rien. La musique est l'aboutissement d'années de travail et d'écoute, et cela est plus évident encore quand la création est faite dans l'instant. (..) La maxime de l'improvisateur est: "la sécurité en dernier" Il suit la « pensée du tremblement ».

(..) Il y a énormément d'improvisation dans les chants grégoriens, dans la musique pour orgue du XVIIIe siècle, dans la musique polyphonique et baroque. Pourquoi cette pratique s'est-elle perdue dans le classique?

Je viens de ce monde et je sais que, chez ces gens-là, on n'accorde pas à l'improvisation le respect qu'elle mérite. On en a peur, terriblement peur! Et il y une autre raison : la jalousie. Les pianistes classiques sont envieux de ceux qui peuvent s'asseoir au piano et construire un discours musical riche, sans partition. Un improvisateur a la possibilité d'apprendre à se connaître, de creuser en lui-même pour découvrir sa propre musique. Les pianistes qui ne font qu'interpréter sont des robots : au début, ils sont conditionnés puis ils se forgent leur maniérisme. Mais, en réalité, ils ne font rien pour eux-mêmes, à part développer un immense ego. Le public reconnaît leur interprétation mais, eux, ils ne savent pas qui ils sont.
(..) Si je joue du classique, je ne dois pas penser, alors que si j'improvise mon esprit doit être totalement présent et actif. Quand je me rends compte que mon état n'est pas propice à l'improvisation, je prends une partition de Bach et je fais ce que Bach me dit de faire.

(..) Vous voulez dire que tout commence par des erreurs?

- Et avec l'accident. Souvent, l'accident de l'improvisateur devient une couleur de plus sur la palette du compositeur. Lorsque j'étais enfant, j'ai entendu mon frère Chris, qui ne connaissait rien à la musique, jouer au piano des choses qui m'ont bouleversé. Il se lançait sur l'instrument sans avoir aucune idée de ce qu'il était en train de faire, en suivant exclusivement son émotion. Le résultat était «a-musical», et pourtant extraordinaire. Pendant des années, j'ai cherché à retrouver cette zone musicale que Chris avait créée accidentellement. J'ai voulu apprendre à provoquer des accidents de façon consciente. Faire des erreurs, être maladroit. Je me disais: « Qui es-tu pour juger de ce qui sonne juste ou faux? » Tout cela, non pas pour dégrader mon jeu, mais pour découvrir de nouveaux univers, que j'ai enfin trouvés dans Radiance. Il ne s'agit donc pas d'accidents venant du hasard...

jeudi 21 octobre 2010

quiet nights of quiet stars

une chanson d'Antonio Carlos Jobim,
c'est la version d'Astrud Gilberto et de Stan Getz qui est la plus connue
ici une version plus nordique..!



Quiet nignts of quiet stars
quiet chords from my guitar
floating on the silence
than surrounds us

Quiet thoughts and quiet dreams
quiet walks by quiet streams
and a window that looks out
on the mountain and the sea
how lovely

This is where I want to be
here with you so close to me
until the final flicker
of life's ember

I who was lost and lonely
believing life is only
a bitter tragic joke
have found with you
the meaning of existence
oh my love

samedi 16 octobre 2010

un sommet dans l'art du piano-bar



"no puedo ser feliz" par le génial chanteur cubain Bola de Nieve ( "boule de neige" ! )
et non moins génial pianiste... mort en 1971
il disait : " Yo no canto canciones ni las interpreto, yo soy "
" Je ne chante pas de chansons ni ne les interprète, je suis " [ ces chansons ]




no puedo ser feliz
je ne peux pas être heureux


une autre époque..

samedi 9 octobre 2010

l'an dix mille tu te rappelles

le grand violoniste Ivry Gitlis et Léo Ferré
une chanson de léo Ferré "les étrangers"



on y comprend rien mais on se laisse bercer par l'âme

texte de la chanson


jeudi 7 octobre 2010

la porte du baillement

la porte du baillement,
le baillement de la porte,

Lorsqu'il s'asseyait en méditation, il y avait souvent au bout d'un certain moment,
des baillements qui apparaissaient, assez sonores ( pas toujours du goût des personnes qui se trouvaient autour de lui ! ) Il semblait qu'une porte s'ouvrait, çà se détendait.

Il se disait que jusqu'à ce que cette porte s'ouvre, se trouvait son travail, son effort. Au delà, il semblait que cela se faisait tout seul, qu'il n'y avait plus d'efforts à faire. Jusqu'à ce qu'il approche la prochaine porte ??

Il avait une expérience de longue date avec le baillement. Assez souvent, en entrant dans une rame de métro, il y avait de nombreuses personnes qui se mettaient à bailler autour de lui. Pas tout près de lui, mais plutôt à une certaine distance, même parfois de l'autre côté des vitres, sur le quai.

Ca l'avait toujours intrigué, le phénomène de la contagion du baillement, çà faisait un beau sujet pour une thèse de doctorat de médecine...

donner à voir de l'inhabituel

Il avait lu quelques lignes de Jean Cottraux qui disait que l'artiste était celui qui donnait à voir de l'inhabituel.

Il ne s'était jamais senti un artiste. Pour lui, un artiste avait une conscience aigüe d'un message à délivrer et un besoin de reconnaissance de cette mission et il n'avait jamais senti cette veine-là en lui.

Mais donner à voir (de) l'inhabituel, là, il voulait bien s'y reconnaitre. En plus, çà venait tout seul, lui-même en était parfois surpris.

Jean Cottraux ( dans Psychologies, Septembre 2010 ) : "Le créateur est quelqu'un qui est sorti du rang et a bousculé les spectateurs trop complaisants de la comédie humaine en leur donnant à voir l'inhabituel"

et aussi ceci : " C'est une sorte de héros transgressif (..) Les troubles graves de l'humeur ( dépression et euphorie avec délire mégalomane ) affectent seulement 0,7 % de la population mais concernent 7% des grands créatifs"!

samedi 2 octobre 2010

les trois poisons et l 'ennéagramme

On peut diviser le cercle des 9 types de l'ennéagramme en trois parties associées chacune à un des trois poisons dont parlent les bouddhistes : l'attachement, la colère et l'indifférence

En haut, il y a 8-9-1,

pour ces types, la coloration déterminante est la colère, l'agressivité.
Cette dimension d'agressivité permet aux individus décrits par ces types d'être ( relativement ! ) bien intégrés socialement. Le lien avec leur environnement s'établit plutôt sur des modes de confrontation.

à droite, 2-3-4,

pour ces types, la coloration dominante est l'attachement
Cela donne pour des individus gouvernés par ces types une grande dépendance, dépendance aux autres et dépendance à l'image qu'ils ont d'eux-mêmes et que les autres ont d'eux-même, cette dépendance est aussi une force car ils sont en lien ( relativement ) positif avec leur environnement.

à gauche, 5-6-7,

pour les individus gouvernés par ces types, la coloration dominante est l'indifférence. Cette dimension leur permet un certain recul ce qui peut être positif mais aussi induit en eux une certaine froideur et aussi une absence de lien constant ou d'engagement.

nous y sommes

la crise, l'occasion d'une mutation de la conscience collective ?

en anglais :



traduction en français ( cette fois-ci! ) :




Ce sera très intéressant
Cà ira d'un côté ou de l'autre et ce ne sera pas long avant la conclusion

Pour moi c'est vraiment une période très excitante
Il y a un potentiel énorme.

Une nécessité biologique de survie pour la collectivité.
Pour les individus, les crises traversées sont souvent des occasions de transformation. De même, pour une collectivité, pour la planète elle-même, la "crise" peut-être l'occasion d'une transformation profonde.

Rien ne garantit à priori le succès de cette mutation mais elle devient nécessaire
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